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Sujet corrigé d’une dissertation littéraire par Mr Badji professeur de lettres modernes ( BAC 2020 )

  • mars 6, 2024
  • 17 min read
Sujet corrigé d’une dissertation littéraire par Mr Badji professeur de lettres modernes ( BAC 2020 )
Bonsoir chers tous. Je vous propose une correction du sujet de la dissertation du Baccalauréat 2020. Les candidats ou candidates aux concours ou aux examens peuvent acheter le fascicule des exercices littéraires (Versification, Résumé, Dissertation et le commentaire) , avec une méthodologie rigoureuse. La suite du sujet est dans le fascicule. Vous pouvez suivre le schéma du développement ci-dessous. Les intéressés peuvent faire signe sur mon numéro Watsapp en bas de la correction. Bien cordialement.
M.BADJI FR « Savoir pour mieux servir »
Rédaction du sujet du BAC 2020
Proposition d’une introduction
Schéma de l’introduction
 Amener le sujet par une citation non paradoxale
 La reformulation sans reprendre le sujet
 La question de la problématique Plan
Arthur Rimbaud, dans ses lettres adressées à Paul Demenÿ et son professeur George Izambard, nous dit que « La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il inspecte, il la tente, l’apprend ». Ainsi, c’est dans cette perspective de quête du moi créateur de l’écrivain que s’inscrit la position de Marcel Proust qui pense que l’objectif premier des œuvres littéraires ou du moins l’importance réelle des œuvres littéraires se résumait à nous expliquer de manière plus visible la vie cachée des écrivains. En effet, la question qui se pose dans cette logique est de savoir, malgré sa grandeur et son talent de créateur, le fait de démasquer sa vraie personnalité ne pousse-t-il pas l’écrivain à modifier sa vie réelle en voulant dire la vérité ? Dès lors, dans le cadre d’un développement organisé nous prouverons, d’abord, que la littérature par le talent de l’écrivain peut dévoiler la face cachée de la vie ; ensuite, nous montrerons qu’elle peut pousser à l’écrivain habile à se détourner de son objectif rien que pour déformer la réalité des faits ; et enfin, nous donnerons la fonction essentielle de la littérature qui n’est rien d’autre que la recherche de la perfection formelle.
Proposition de développement
Schéma du développement
1e partie : La littérature par le talent de l’écrivain dévoile la face cachée de la vie
Phrase de présentation : La littérature comme connaissance de l’homme et du monde d’une part et d’autre part la littérature comme fonction didactique.
Argument1 : La littérature est connaissance de l’homme et du monde
Exemple1 : Un exemple en substance de Zola
Exemple2 : Une citation de Maupassant
Exemple3 : Une citation de Mallarmé
Argument2 : La littérature comme une fonction didactique
Exemple1 : Une citation de la Fontaine
Exemple2 : Une citation de Jean-Paul Sartre
Exemple3 : Une citation en substance de Mariama Ba
Conclusion partielle + Transition
2e partie : La littérature par le talent de l’écrivain déforme la réalité des faits de la vie
Phrase de présentation : La littérature comme illusion par la représentation des personnages fictifs, d’abord, et, ensuite, des histoires vraisemblables
Argument1 : La représentation des personnages comme des êtres de papiers
Exemple1 : Une citation en substance de Balzac
Exemple2 : Une citation de Maupassant
Argument2 : La représentation des histoires vraisemblables
Exemple1 : Une citation de Claude Roy
Exemple2 : Une citation de Maupassant
Exemple3 : Une citation de Maupassant
Conclusion partielle + Transition
3e partie : la littérature par le talent de l’écrivain cherche toujours sa perfection formelle.
Phrase de présentation : La fonction esthétique est mise en valeur d’une part selon le style d’une époque ou d’un courant littéraire et d’autre part selon un renouvellement perpétuel des ressources du langage grâce au travail des écrivains
Argument1 : L’esthétique littéraire selon une époque ou courant littéraire
Exemple1 : Une citation d’André Breton
Exemple2 : Une citation en substance du Classicisme avec Nicolas Boileau
Argument2 : La littérature comme travail sur la perfection formelle
Exemple1 : Une citation de Théophile Gautier
Exemple2 : Une citation de Charles Marie Leconte de Lisle
Exemple3 : Une citation en substance de Senghor surtout avec la Négritude.
Conclusion partielle.
Mise en valeur par des écrivains malgré ses aléas, la littérature est toujours présentée comme un cachet imprimant les réalités de la vie dans les différentes œuvres littéraires. C’est la raison pour laquelle qu’il est important pour nous de mettre en valeur la notion de la littérature comme un moyen susceptible d’explorer le monde par la connaissance de l’homme d’une part et d’autre part par les enseignements qu’elle nous procure.
D’abord, disons que pour dévoiler la face cachée de la vie, les écrivains ont besoin d’explorer le monde et surtout de comprendre l’homme. En effet, cette tâche qui est à la fois difficile et complexe se révèle comme un besoin pressant pour ces derniers d’autant plus qu’ils sont nés et grandis dans un environnement social qui exige d’eux des réponses pour pouvoir avancer dans le temps et dans l’espace. C’est la raison pour laquelle, la littérature se veut sociale voire même engagée en vue d’aider aux hommes de sortir non seulement dans les embarras mais aussi de se découvrir eux-mêmes à travers des lectures. Une telle conception est manifeste chez les écrivains réalistes et naturalistes qui se sont donnés pour objectif premier de reproduire la réalité la plus fidèle possible en essayant d’appliquer les méthodes des sciences expérimentales et de la philosophie positiviste d’Auguste Comte. Ainsi, prenant l’exemple d’Emile ZOLA, nous avons pu comprendre que son objectif, surtout dans son œuvre Germinal, était de nous permettre d’avoir une idée sur le monde des travailleurs des mines. Cela a permis donc aux mineurs de prendre conscience sur leurs conditions précaires de travail, mais aussi de permettre l’écrivain de nous livrer des informations fiables et réelles sur les conditions de travail de ces derniers. C’est peut-être dans cette même logique que s’inscrit l’idée de Guy de MAUPASSANT qui, parlant du roman, pense que « Son but n’est point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens profond et caché des événements ». Il est donc important pour le romancier ou l’écrivain en général de guider les hommes tout en leur permettant de se connaître par eux grâce à leurs talents et leurs imaginaires. Une telle approche trouve son expression dans la poésie symboliste où les poètes estiment comme Marcel PROUST que la fonction de l’art ne réside pas dans les jeux du langage mais une démarche dynamique qui nous amène vers une connaissance de l’univers et de l’homme. D’où la pertinence de cette assertion de MALLARME qui nous dit que « l’Art, loin d’être un jeu, est une démarche qui nous permet de retrouver la vérité profonde de l’univers, le monde des idées ». Donc, pour ces derniers, la poésie demeure moyen efficace leur permettant d’accéder un monde caché. Cette ascension de l’esprit peut faire aussi un objet d’enseignements.
Ensuite, les écrivains, par leurs talents de créateur, peuvent dévoiler la réalité des faits en donnant par la même occasion des enseignements. En réalité, disons que la littérature a toujours offert aux lecteurs une acuité de conscience tant sur le plan collectif que sur le plan individuel. C’est la raison pour laquelle, certains écrivains considèrent leurs œuvres comme des véritables laboratoires où s’analysent des problèmes de la société qui deviennent des motifs cathartiques et/ou pédagogiques. Ainsi, l’objectif premier de ces derniers est de permettre la société d’avoir des lignes de conduite pour sortir dans les ténèbres de l’ignorance. D’ailleurs, nous comprenons que pour saisir la volonté d’une population qu’il est toujours important de leur permettre de se mirer dans ce grand miroir littéraire (c’est-à-dire la littérature). Ce travail est salué d’un côté par des poètes fabulistes qui nous transmettent constamment des leçons de vie. C’est peut-être dans cette même mouvance que Jean de La FONTAINE nous livre un ouvrage merveilleux et riche en enseignements intitulé Les Fables ; c’est-à-dire un ouvrage dans lequel il imprime des histoires insolites et instructives tirées des faits divers. On le retrouve surtout avec la fable du « Héron » qui avait tout perdu les poissons en voulant tout gagner. Ainsi, cette cupidité est mise en valeur par cette leçon de morale très instructive où le fabuliste nous interpelle fort bien sur ces cas de figure. En témoigne ces vers :
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants, ce sont les plus habiles ;
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner,
Surtout quand vous avez à peu près votre compte […]
Très instructive, cette assertion du fabuliste nous interpelle sur le comportement hautain et cupide de certaines personnes. Ainsi, on voit mieux que par le biais de la poésie que les poètes nous enseignent nos propres comportements d’autant plus que ces derniers considèrent la société comme malade de « cécité acquise ou innée ». Il faut dire que seuls les écrivains sont à mesure de leur apporter de l’appétit de la réaction en leur permettant d’agir pour ses propres comptes. Ces artistes et littérateurs sont donc comparables aux prophètes, aux mages ou aux demiurges qui apportent de la lumière à leur peuple. C’est dans ce sens que Jean-Paul SARTRE nous dit que « la fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s’en puisse dire innocent ». Il veut signifier qu’il est du devoir et de la responsabilité de l’écrivain d’informer sur les maux de la société. C’est aussi la logique que s’est donnée Mariama BA dans son roman Une si longue lettre où elle répond sans ambages la même intention en nous permettant de découvrir certaines imperfections de la société sénégalaise tels que les gaspillages lors des cérémonies, les problèmes de la polygamie, surtout l’épineuse question des castes. Nous pouvons donc dire que la littérature est le chemin la plus efficace qui donne une idée à l’homme non seulement sur le monde mais aussi sur sa propre vie.
En somme, nous pouvons affirmer que les écrivains sont des demi-dieux d’autant plus qu’ils sont les seuls à être capables, grâce à leurs talents de créateur, de découvrir les réalités intrinsèques de la vie de l’homme et de l’univers. Ils se révèlent aussi comme des vrais pédagogues capables de subvenir aux besoins des hommes. Cependant, cette conception réaliste des écrivains est battue en brèche par les défenseurs de la littérature illusionniste qui pensent que l’œuvre d’art n’est qu’un moyen qui nous permet d’accéder à un monde imaginaire, irréel.
Le principe fondamental de la littérature est la fiction, car l’œuvre littéraire est le résultat d’un processus qui passe par l’imaginaire des écrivains. Ces derniers ont non seulement cette virtuosité de nous présenter des personnages fictifs qui sont à notre image mais aussi ils sont capables de nous imprimer dans ces mêmes œuvres des histoires vraisemblables.
Premièrement, s’agissant des personnages nous pouvons dire que les écrivains sont des vrais créateurs. Ainsi, ils se donnent une certaine liberté d’expression imaginative pouvant leur permettre de nous mettre en valeur dans leurs écrits des êtres de papiers présentés comme des êtres vivants qui ont des fonctions et des identifications sociales. Une telle affirmation est légion surtout dans l’univers romanesque où les romanciers, à l’image de Dieu, nous présentent des personnages qui ont une allure purement réaliste. Pour s’en convaincre il suffit d’étudier le schéma actanciel de d’Algirdas Julien GREIMAS qui nous a pu montrer les fonctions des personnages notamment la fonction sujet, objet, adjuvant et opposant. Ainsi, nous pouvons prendre l’exemple de Père Goriot d’Honoré de BALZAC en disant que l’aristocratie et les personnages qui l’incarnent sont les buts que Rastignac fixe à son ambition dans cette même œuvre. On voit alors que le projet de Balzac est de déformer la réalité des faits selon ses intentions dans le but de nous livrer la réalité la plus proche des faits. Cela montre que les personnages demeurent des pions voire même des jouets qui n’occupent que des rôles qu’on leur demande d’exécuter sans réaction. Partant de cela, les écrivains en général et les romanciers en particulier devraient revoir leur définition de la réalité. C’est dans ce sens qu’abonde Guy de MAUPASANT qui n’a pas pu cacher ses arguments en nous exposant toutes les limites du réalisme dans sa Préface de Pierre et Jean. Ainsi, il nous dit que « Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera non pas à nous montrer la photocopie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même ». En ouvrant une brèche de confiance à cette citation, nous pouvons dire que les écrivains qui se disent réalistes sont loin de la réalité même qu’ils décrivent d’autant plus que certains les conçoivent comme des illusionnistes. C’est cette même représentation des personnages illusionnistes que l’on retrouve dans les œuvres théâtrales surtout avec les personnages scéniques qui ne sont que des exécutants de rôles même si parfois nous pouvons saisir une certaine réalité spécifique du théâtre ; car ces exécutants sont des êtres en chair et en os. Donc, disons que les littéraires devraient plutôt s’appeler des illusionnistes de talents bien que certaines histoires sont parfois très proches de la réalité des faits.
Deuxièmement, en dehors des personnages, il faut souligner que les écrivains sont des créateurs imaginatifs qui nous mettent dans leurs œuvres des histoires vraisemblables. En effet, toute œuvre littéraire est déterminée par le contexte dans lequel elle est née. Ce déterminisme contextuel pousse certains écrivains dans la logique de la vraisemblance. Cependant, certains d’autres pensent que l’œuvre littéraire n’est rien d’autre qu’une œuvre artistique. Et c’est grâce à leurs talents subtils qu’ils arrivent à nous faire croire que certaines histoires ne relèvent que du vrai. En fait, il faut souligner déjà présent que toutes ces histoires racontées ou mises en scène ne sont que des faits imaginaires émanant de l’écrivain qui, de par son talent de créateur, arrive à tromper la vigilance du lecteur ou du spectateur. Cette capacité créative n’est que le fruit d’un processus imaginatif. Ainsi, la plupart des écrivains ont ce don en eux et ils se considèrent comme des mages capables d’expliquer le monde et la réalité des faits. Alors, nous pouvons dire que l’œuvre littéraire ou du moins l’œuvre d’art n’est qu’un moyen qui permet aux écrivains d’atteindre leurs objectifs à savoir s’inspirer de la réalité des faits sociaux tout en la déformant pour mieux dire la vérité. L’œuvre d’art devient donc un moyen de passage qui leur permet d’accéder dans un monde beaucoup plus réaliste que le monde dans lequel ils vivent. C’est dans cette dynamique que Claude ROY a pu soutenir que « Le romancier a beaucoup de droits dont celui de mentir pour mieux dire la vérité ». C’est-à-dire tout romancier a conscience que la société est très exigeante et qu’il est important de promouvoir des histoires vraisemblables susceptibles de la donner des réponses éduquâtes et rassurantes par rapport à ses inquiétudes. C’est également l’avis de Guy de MAUPASSANT qui soutient que « Faire vrai consiste à donner l’illusion complète du vrai suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession ». Cela prouve que le travail de tout écrivain se résume uniquement à faire des choix entièrement subjectifs, c’est-à-dire des choix des thèmes, des histoires, des personnages dans « pêle-mêle leur succession ». En d’autres termes, nous pouvons dire qu’ils modifient tout le temps des histoires selon leur entendement. D’ailleurs, c’est la conclusion de MAUPASSANT qui nous dit que « les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes ». Eu égard à cette position, il faut dire, alors, que l’art est un luxe mensonger pour paraphraser ainsi Albert CAMUS qui pense que « le mensonge est l’essence même de l’art ».
Au demeurant, cette partie nous a permis de comprendre que la littérature est un domaine de connaissance qui a pour vocation de nous livrer constamment des histoires vraisemblables. Cela est mis en valeur par les arguments portant, d’une part, sur la représentation des personnages de fiction, et, d’autre part, sur des histoires proches de la réalité. Toutefois, force est nous de souligner en disant que toute œuvre qui se respecte est tout simplement consubstantielle à la recherche du beau.
Proposition de la conclusion générale
Schéma de la conclusion
 Bilan des trois parties
 Point de vue personnelle
 Perspective
A la lumière de tout ce qui précède, nous avons pu comprendre que la littérature est un domaine aussi vaste qu’important. Ainsi, notre étude dans ce sujet nous a aussi donné l’occasion aussi de prouver d’une part qu’elle est toujours au service de la société en essayant de montrer la réalité de la vie, et d’autre part de montrer qu’elle peut trahir cette réalité en nous donnant uniquement l’illusion du réel tout en voulant dire la vérité. Pour ce qui est de la dernière partie, nous avons pu expliquer que la littérature est un champ où s’exploite les ressources du langage qui font de cette dernière un domaine protéiforme. Nous pensons tout de même que les écrivains ne sont que des illusionnistes qui veulent témoigner sans succès la réalité des faits. Cependant, croyez-vous que la littérature peut faire abstraction sa fonction distractive en se limant à ces fonctions susmentionnées ?
M. BADJI. Professeur de Lettres modernes (et Poète humaniste) au Lycée de DIOUDE DIABE
IA SAINT-LOUIS
Wattsapp : 77257 0417
« SAVOIR POUR MIEUX SERVIR »
NB : Droit d’auteur, vous pouvez retrouver l’intégralité du sujet dans le fascicule des exercices littéraires inédits

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